Ce nouvel album au titre acronyme, Appareil Volant Imitant l’Oiseau Naturel, s’ouvre vers l’extérieur. Un acte artistique prégnant pour quelqu’un contraint jusqu’alors de devoir gérer toutes les étapes de la création.
Aux manettes, on retrouve ici le duo Robin Leduc – Cyrus Hordé (Gauvain Sers, Revolver). Il installe le chanteur dans un écrin classieux et minimaliste, offre de discrètes percées électroniques et fait preuve d’une précision adéquate pour servir au premier plan cette voix si singulière. BOULE, lui, s’envole en duo avec Jeanne Rochette pour «abandonner là les hommes indolents et le désordre structurel » (Avion), joue de l’ironie du macabre (Tout le monde), assume sans complexe ses retards à répétition (Je prends le temps), incarne l’homme bipolaire (Bicéphale) et le bienveillant conscient de la méchanceté gratuite (L’ours polaire), se cogne à un indifférent de la beauté du monde (Les pizzas), invente un territoire pour les puissants qui se gavent à outrance (Welcome in Hippopotamie, avec Lucrèce Sassella), met en musique un texte de Richard Destandau sur les élans de la nature (Le lierre et la ronce). Et quand il se remémore son ami d’enfance, le traitement intimiste impulsé devient universel. Parce qu’on a tous connu un Franckie. Définitivement, BOULE de tendresse.